eric bourhis
bourhis & bruneel
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L’écran


la non communication n'existe pas, même quand vous n'apparaissez plus ou que vous vous taisez, les autres interprètent, entendent, sous-entendent, veulent comprendre etc...

La communication est cybernétique et réflexive. La conséquence de cette interaction veut, que même si vous n'avez pas parlé à votre interlocuteur, (visiteur, conjoint, patient,...), un feed back vous revient, il vous faut alors de gré ou de force, subir le retour de votre information et de votre silence.

ma question est : comment voulez vous vivre, comment acceptez vous de subir?


Quel type d’écran êtes-vous quand les autres projettent ?

La première catégorie comprend ceux qui garderont l'information, les indélébiles.

Le dur choisira la peinture samiye comme modèle, c'est une forme picturale d'expression japonaise où la correction est interdite. Le premier jet est le bon, il est définitif; celui qui choisira d'être une peinture samiye gardera indélébile la trace rancunière de la projection d'autrui, au vu et au su de tous.

L'introverti se comportera plutôt comme un billet de banque, il gardera en filigrane à l'intérieur de lui.

Le papier calque lui non plus n'oublie pas, il superposera les communications passées à celles du présent.

Le vitrail fera passer la lumière divine pour demander la purification ou la transcendance, il n'a pas peur de montrer sa peur ou ses larmes, il craint de ne pouvoir les dépasser.

Le vicieux se fera passer pour un tableau blanc que l'on efface à sec. Il sera un tableau blanc où toute inscription restera indélébile.

L’extrémiste portera le fardeau comme une plaque de matricule que l'on rend aux parents du militaire mort au combat.

L'innocent portera la plaque gravée au côté de son nom de baptême.


La seconde catégorie contiendra ceux qui oublieront tout ou partie, tôt ou tard, ce sont les effaçeurs.

Le post it rejettera l'information mais il se perdra lui même avec elle, puisque la durée de vie dudit support, est, comme chacun sait, éphémère.

Certains opteront pour une attitude plus joueuse. Je pense au tableau gris sur lequel on dessine avec deux gros boutons que l'on fait tourner pour voir avancer les traits, il suffit pour effacer de secouer le tableau. On joue pour "du beurre" s'exclament les enfants en tirant le panneau coulissant de leur ardoise magique!

Les créatifs les imitent laissant libre court à leur imaginations qui pétillent sur les tableaux blancs à feutres effaçables. On peut tout se permettre, jusqu'à ce qu’ un plaisantin bien ou mal intentionné, remplace un feutre effaçable par un indélébile...

Le pull Jacquard remplit le même rôle chez la tricoteuse qui peut dessiner, puis tout défaire, en tirant un seul fil. Elle garde l'avantage de pouvoir utiliser la palette de l'arc en ciel. L'instituteur se contentera du noir et du blanc pour son inscription vouée au provisoire.


Les rôles décrits jusqu'ici gardent le mérite d'oser. Certains au contraire se cachent et regardent les autres agir au travers d'une vitre transparente, parfois translucide, qui aux yeux de certains, restera plus honnête qu'un miroir sans tain. De toutes façons, moins romantique que la trace d'un rouge à lèvre.


Si l'on pense voyeurisme. Comment cataloguer celui qui rejette la responsabilité en ne faisant qu'accompagner le message d'autrui? Il se prend pour un papier d'emballage, choisira-t-il d'envelopper un cadeau ou une bombe?

La palme du manque d'imagination, avec une prime pour l'immuable, reviendra au papier mural et son compère moins pudique : le rideau de douche imprimé.


Certains n'apparaîtront jamais, pourtant auteurs et acteurs, ils influencent l'inconscient collectif.

le rôle du polaroïd est spontané, direct. La lunette à infra rouge est une inconditionnellement nocturne. La caméra est plus vivante, mais l'oeil reste derrière, caché. Le négatif aime la contradiction puisqu'il ne se montre qu'à l'envers et en contraste. Les noirs et les blancs sont inversés.


Intéressants les rôles des masques! Désir de mystère pour un bal, désir de jeu pour les enfants, besoin de rituels dans certaines congrégations, besoin de symboles dans certaines religions, nécessité de faire peur pour un interrogatoire, obligation de panique dans un tribunal non officiellement légitimé.

Derrière le miroir, il y a l'ultime étape. Le mur, pas celui sur lequel on peint à la bombe, ni celui sur lequel on colle son affiche, encore moins le mur de la honte ni celui des lamentations. Je ne pense pas non plus au mur par lequel on s'évade, ni le mur de Berlin . Pas le mur du son, pas le mur du silence:

le mur de la dualité.


Bien d'autres exemples de comportements pourraient être montrés en parallèle avec diverses formes d'inscriptions dans un but personnel ou communicatif. Je m'arrêterai à l'écran symbole de l'immuable. Celui qui choisira la voie de l'écran se destinera à l'acceptation des larmes de joie ou de tristesse, à l’acceptation des balles meurtrières ou libératrices.

Sur l'écran rien ne laisse de traces.


Baba de Shridi dit à son disciple: "détruis le mur de la différence, ainsi nous pourrons nous voir, nous rencontrer face à face."


Satori (terme Japonais souvent traduit par illumination.)


« C'est l'expérience d'une absolue et extrême légèreté. Quand celui qui médite réussit à mettre fin à toutes ses pensées, il entre dans la concentration correcte. Alors le corps et son poids semblent disparaître complètement et céder la place à une éclatante pureté qui a la légèreté de l'air. »


Jésus dit:"lorsque ton oeil est un, ton corps entier est rempli de lumière."

 
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