Vieillesse

Quand partirons-nous? Qui nous attend? Après je ne sais pas, avant je le sais: la maladie, la dépendance, la douleur, la mort. C’est donc si terrible? Et si je croyais à ce que je viens d’écrire, et si vous croyiez à ce que vous venez de lire!

Il suffirait de changer l’idée que l’on s’en fait. Comment arriverai-je à trouver belle la souffrance et la vieillesse? Je ne pense pas que cela se fasse en regrettant, ni en espérant, encore moins en refaisant ma vie, en construisant un virtuel « et si j’avais... » Alors quoi?

Je ne veux pas vieillir...Il ne me reste qu’à apprendre à méditer, apprendre à vivre l’instant, apprendre à vieillir seconde après seconde.

Pépé, je sais que tu as redoublé ta seconde mais ça n’est plus grave maintenant.

Rester dans l’instant c’est accepter que je sois aveugle, incapable de pisser tout seul.

C’est la seule réalité, alors ma capacité à rester dans l’instant réduira cet espace temps à l’infiniment petit, jusqu’à la lucidité, la vision de la création, de la pensée. La joie est à ce prix.